L’agglomération Hénin-Carvin (CAHC) prend position contre le projet de doublement de la ligne THT « Avelin-Gavrelle »

A l'agglomération d'Hénin-Carvin (CAHC), Environnement, Mon travail d'élue, Prises de position, Santé

Ce soir a lieu à Hénin-Beaumont un Conseil Communautaire, à l’ordre du jour duquel a été inscrite une motion sur la ligne Très Haute Tension « Avelin-Gavrelle » déposée au milieu du mois de mai par 4 Conseillers Communautaires:

> Christian Musial, Maire socialiste de Leforest mobilisé de longue date contre le projet,

> Bruno Wilk et moi-même, Conseillers communautaires EELV, et

> Eugène Binaisse, mon compagnon de galère dans l’opposition Hénin-Beaumontoise qui a d’ailleurs, unie, déposé une motion similaire à examiner lors du prochaine Conseil municipal (suspens…)

20150507 - Motion THT CAHC

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Cette motion a été adoptée à la quasi unanimité. Seul le Front national n’a pas souhaité voter pour et a choisi de s’abstenir, brandissant en la personne de François Vial des arguments fallacieux en expliquant que je n’étais pas une vraie écologiste car anti-nucléaire… Et surtout que j’étais contre la réussite de l’EPR donc contre l’emploi. Je ne vais pas faire l’affront à mon mouvement de devoir ici me justifier sur ces deux points, même si j’ai eu l’occasion d’apporter des réponses techniques en séance.

En tant qu’élu-e-s écologistes à l’initiative de la motion, Bruno Wilk et moi-même, conseillers communautaires EELV, remercions les membres de notre groupe qui ont accepté de porter avec nous cette motion. Ainsi que Christian Musial qui nous a apporté pendant la phase de rédaction de précieuses remarques sur le fond comme sur la forme, et l’a présentée avec beaucoup de pédagogie et de conviction ce soir en séance.

Enfin, nous nous félicitons de son adoption ce soir. Et remercions les groupes de Jean Urbaniak et de Jean Haja de nous avoir soutenu-e-s dans cette démarche.

Nous sommes fier-e-s de faire partie d’un conseil communautaire qui ait accepté de prendre une position aussi claire sur ce projet du passé, témoin d’un modèle obsolète qui s’accroche au détriment de nos finances publiques, de notre santé, de notre paysage,  de notre environnement et de notre modèle énergétique en pleine mutation.

J’imagine que ce vote fera plaisir aux associations qui militent depuis la première heure dans la même direction. Et les encouragera – s’il en était encore besoin – à poursuivre leur combat avec détermination.

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Conseil communautaire du 28 mai 2015

Ligne THT « Très haute tension »

La CAHC mobilisée pour le respect du principe de précaution

Motion portée par Marine Tondelier, Christian Musial, Eugène Binaisse et Bruno Wilk

Conseiller-e-s communautaires

La société RTE (Réseau de Transport d’Électricité) a décidé de renforcer la ligne « THT », c’est-à-dire « très Haute Tension »,  entre Avelin (près de Lille) et Gavrelle (près d’Arras). Il s’agirait d’une reconstruction avec doublement des câbles et très certainement triplement de la capacité de transport, sur un territoire déjà envahi de pylônes.

Le projet a été soumis au débat public, ce qui constitue une obligation légale pour ce type d’infrastructure. Mais au fil des échanges, il apparaît de plus en plus manifeste que le débat ne permet pas aux citoyens d’être écoutés. Pourtant, de nombreux citoyens et associations et un certain nombre d’élus ont fait part de leurs craintes justifiées. Mais leurs réserves et alertes, ainsi que celles du président de la commission du débat public, sont restées vaines.

RTE et l’Etat, via le préfet, semblent de plus en plus enclins à passer en force dans une caricature de procédure de concertation, ce qui méprise et inquiète les riverains du projet et les associations, fortement mobilisées contre le projet.

En France, on considère que près de 200 000 personnes vivent à moins de 100 mètres d’une ligne à très haute tension.

Les personnes qui vivent à proximité de ces installations constatent :

> Des dysfonctionnements sur les appareils électriques et électroniques deux fois plus importants chez les riverains exposés que chez les riverains non exposés.

> Des problèmes de santé focalisés sur des troubles du sommeil, de la mémoire, de l’audition, mais aussi des maux de tête, de l’irritabilité et des états dépressifs significativement plus fréquents chez les riverains exposés que chez les riverains non exposés. Ces symptômes disparaissent significativement lorsque les riverains quittent la zone affectée par la ligne THT, le lien de cause à effet est difficilement contestable.

> Des maladies graves ayant fait l’objet de traitements lourds, d’actes chirurgicaux et des cancers (leucémie, cancers du sein et de la thyroïde…). Gerald Draper, directeur de recherche à l’université d’Oxford, explique par exemple suite à une étude épidémiologique menée sur plus de 60 000 enfants britanniques que chez les enfants, le risque de leucémie est de 69 % plus élevé que la moyenne si l’on se trouve à moins de 200 mètres d’une ligne à haute tension, et de 23 % plus élevé si l’on se trouve à une distance comprise entre 200 et 600 mètres d’une ligne à haute tension.

> Des conséquences directes sur les élevages impactés : les lignes THT peuvent être à l’origine de courants parasites dans les structures métalliques (portails, abreuvoirs, cornadis…) générés par des phénomènes d’induction, nuisibles aux animaux et à la production des exploitations. Le lait des vaches exposés devient par exemple impropres à la consommation.

Le Conseiller Communautaire de la Communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin, réuni le 28 mai 2015, rappelle :

> Que la construction d’une telle ligne, qu’elle soit souterraine ou aérienne, induit au moins des risques, au mieux des inconvénients qui concernent la santé des riverains, l’agriculture dans la zone de passage de la ligne, la flore et dans une moindre mesure la faune, ainsi que la qualité des paysages.

> Que le sens de l’histoire va vers plus d’efficacité énergétique et de sobriété entraînant une baisse de la demande d’énergie, baisse qui questionne les chiffres prévisionnels de consommation du électrique (le scénario de consommation réalisé par RTE prévoit une consommation constante d’ici 2030) ;

> Que l’avenir est également à la production locale, stockée et partagée d’énergies en grande partie renouvelable. Et que cette arrivée prochaine et massive des renouvelables stockés, prévue par la loi de transition énergétique, va nécessiter une évolution profonde de la gestion de la connexion entre tous les sites de production ;

> Que cette ligne aurait principalement pour but de vendre à la Belgique l’électricité produite au réacteur nucléaire de Flamanville, dont le cumul des anomalies rend l’entrée en fonction de plus en plus improbable ;

> Qu’il ne semble donc pas opportun de prendre une décision trop hâtive vu l’imprécision de la demande d’électricité future ;

> Que les lignes à haute tension aériennes sont extrêmement vulnérables en cas de tempête : en France, la tempête de 1999 a entraîné un surcoût de 30% rien que pour la mis aux normes des lignes THT afin qu’elles résistent à des vents violents.

Il demande :

> La prise en compte du principe de précaution sur un plan environnemental mais aussi sanitaire

> La suspension du projet de RTE dans l’attente de certitudes sur la nécessité du projet et les possibilités d’enfouissement

> La réaffectation des 150 millions en jeu aux productions de proximité

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