« Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place »
Extrait du chant des partisans
Il y a des semaines, comme ça, où les émotions se confondent.
La semaine dernière, les écologistes célébraient la victoire historique contre le projet inutile d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes, après plus de 50 ans de combat.
Simultanément, ma collègue Dounyazade Majidi, élue d’opposition à Hénin-Beaumont, faisait le choix de démissionner de son mandat (lire l’article de La Voix du Nord ici)
Elle nous avait annoncé son souhait de se retirer quelques jours avant et cela, je l’avoue, m’a profondément affectée.
Parce qu’elle avait été violemment prise à partie sur les réseaux sociaux (« conseillère municipale du bled ») suite à un post facebook du maire la ciblant sur des prétextes fallacieux (leur technique classique).
Parce le maire, alors qu’il a lui même fait d’Hénin-Beaumont une terre promise pour migrants électoraux du FN (Marine Le Pen qui habite à Saint-Cloud, Jean-Richard Sulzer de Neuilly, Bruno Bilde qui était élu régional de Douai et est maintenant député de Liévin, sans compter tous les élus FN des communes avoisinantes qu’ils font ou ont fait travailler à la mairie aux frais du contribuable), avait décidé d’humilier Dounya lors du dernier conseil et dévoilant un faux scoop: à la suite d’un divorce difficile, elle habite temporairement à Oignies car, comme plein de femmes qui divorcent, elle a du quitter précipitamment sa maison.
Parce qu’elle a été victime elle aussi du sexisme ordinaire : lors du dernier conseil, Steeve Briois déclarera d’ailleurs alors qu’elle intervient « vous êtes aussi soulante que l’autre c’est pas possible ». L’autre c’était moi…
Bref, tout a été fait pour la faire craquer.
Lors du dernier Conseil municipal, le Président du groupe FN Bruno Bilde s’était livré à un grand exercice d’hypocrisie, en reprochant au groupe d’opposition de ne pas être paritaire.
Je lui avait répondu que s’il était si attaché que ça (ce dont je doute) à avoir des femmes dans son Conseil Municipal, il pourrait commencer par se remettre en question. Que la corrélation était claire entre l’ambiance et les intimidation infligée lors de ces séances de cirque et le fait que, successivement, toutes les femmes de notre liste refusaient de siégeaient ou démissionnaient. N’est-ce pas d’ailleurs exactement le but qu’ils recherchent?
Je ne pensais pas si bien dire…
Dounyazade a fait aujourd’hui le choix de se préserver et je la comprends. J’ai été présente à ces côtés dans ce moment difficile. Je sais qu’elle le sera pour moi dans les années qui viennent. Parce que la solidarité féminine, ça existe vraiment 🙂
Je suis donc désormais la seule femme de ce groupe d’opposition municipale. Que le Front National se rassure: je ne compte pas démissionner.
Par contre je compte bien dénoncer leur attitude anti-républicaine et dangereuse pour la démocratie, leur harcèlement sur les réseaux sociaux, la chape de plomb qu’ils font régner sur la ville. Comme nous l’avions déjà fait avec elle dans cette tribune dans libération pour expliquer ce que signifiait être élue femme dans une ville FN.
En attendant, nous accueillons dans notre groupe Patrick Dulongpont, le suivant de liste, que nous avons présenté samedi matin à la presse lors de notre cérémonie de voeux à la population. Bienvenue et bon courage à lui, « hauts les coeurs! » 🙂
Comme nous l’avons expliqué lors de la cérémonie des voeux, notre force, dans l’opposition, est notre diversité (mot que le FN goûte peu) et notre force collective. Il y aura TOUJOURS quelqu’un pour remplacer ceux qui ne peuvent plus combattre. A bon entendeur!