Quand l’incitation à la haine de Steeve Briois vise désormais les simples citoyens d’Hénin-Beaumont…
JUSQU’OU IRONT-ILS?
Cela fait des mois que je ne lis plus le journal de propagande municipale que le Maire d’Hénin-Beaumont distribue chaque début de mois à vos frais dans les boîtes aux lettres des habitants de la ville et qui sert alternativement à vomir sur les élus d’opposition (enfin ça c’est notre tour tous les mois), sur les journalistes… et tout ce qui ne leur revient pas.
Ce mois, j’ai été alertée par des concitoyens inquiets: un échelon supplémentaire a été franchi puisque le Maire se sert désormais de son torchon municipal, en plus de ses cibles traditionnelles, pour attaquer… les citoyens de la ville.
Dans la tribune du groupe Rassemblement National, un certain « Nicolas Ponchaut » (ni élu, ni carté nulle part) est nommément cité et pris pour cible par les éructations du maire au terme d’un texte lunaire qui accuse l’opposition d’être « contre les personnes âgées et handicapées » sous des prétextes qui n’ont rien à voir:
- la dénonciation de l’organisation d’une fête « au cochon grillé » (qui sont une marque de fabrique de l’extrême droite) devient « l’opposition veut que les personnes âgées restent enfermées chez elles et que le centre-ville meurt »
- les questions l’externalisation de prestations sans information des employés municipaux (pour les tontes comme pour l’éclairage public) deviennent « ils sont contre des handicapés des entreprises d’insertion ».
C’est faire insulte à l’intelligence de nos concitoyens que de leur tenter de leur faire ingurgiter des manipulations aussi grossières des faits… Monsieur le Maire, respecter vos électeurs commence par ne pas les prendre pour des imbéciles incapables de discernement. La démagogie à ses limites…
Quelques pages plus tôt, le Maire s’en prend virulemment à Pascal Wallart, ancien journaliste de la Voix du Nord, mais aussi au Collectif citoyen créé au printemps à l’initiative d’habitants, collectif qui n’a jamais pris personne à parti, pas même le maire ni la municipalité (il n’en parle tout simplement pas, ce n’est pas son objet) et organise juste des actions très subversives (lol) comme des collectes de vêtements, des paniers bios, des réunions publiques sur la dignité animale, l’alimentation ou encore la santé, et des opérations de nettoyage de la nature.
(qu’un maire, carté politiquement à l’extrême droite depuis ses 15 ans, aujourd’hui député, accuse un collectif CITOYEN d’être « 0% citoyen / 100% politique » est quand même collector. Tout comme le panneau « attention manipulation » vu ce que je viens d’expliquer ci-dessous. Mais bon, vaut mieux en rire que d’en pleurer…)
Ah les bonnes vieilles méthodes d’extrême droite…
En résumé: on passe à la sulfateuse tout ce qui ne nous soutient pas. Avec beaucoup de violence. Pour décourager et isoler. Méthode de propagande testée et approuvée par les régimes totalitaires.
Et, pour en revenir au citoyen Nicolas Ponchaut, on lynche pour l’exemple. Là aussi pour faire taire les voix dissidentes, celles qui ont l’outrecuidance de faire une remarque sur la sécurité de la rue qu’ils habitent, excédés par la vitesse des véhicules et après un courrier au maire demandant la pose d’un dos d’âne, courrier resté sans réponse.
La stratégie du maire d’extrême droite est ici clairement de faire un exemple. Pour envoyer aux autres le signal que c’est ce qui leur arrivera s’ils osent faire pareil.: vous risquez de voir votre nom balancé en pâture dans un document municipal, et sur la page facebook officielle du maire qui en reproduit le contenu. Ou alors en plein Conseil, comme ils l’ont fait pour l’ancien Directeur des Finances Ahmed Nacer qui les poursuit aujourd’hui pour diffamation. Comme ils l’ont fait également pour leur ancien responsable Juridique. Comme il l’ont fait pour l’insoumis Christophe Huret accusé en Conseil Municipal d’être homophobe pour expliquer 3 heures plus tard, « qu’en fait ils avaient confondu avec quelqu’un autre ». La liste est longue!
Ainsi fonctionne la chappe de plomb à Hénin-Beaumont…
Il faut décourager toute critique qui « ferait tâche » pour le maire. Intimider ceux qui pourraient avoir la mauvaise idée de le faire. Le message qui leur est envoyé est clair: voulez-vous aussi votre nom dans le prochain journal municipal?
« Tu parles, je t’affiche. Donc je te conseille de te taire. De toute façon je suis un maire formidable, regarde: ils se comptent sur les doigts d’une main les gens qui me critiquent (la terreur règne). Les commentaires sont dithyrambiques sur ma page Facebook et sur celle de ma ville (j’en ai banni tous ceux qui n’allaient pas dans mon sens). Je vais bien. Tout va bien. L’opposition est nulle et isolée. Puisque plus personne n’ose me critiquer… »
Un « name and shame » inversé, en quelque sorte.
Car ici on ne balance pas son porc. On balance les citoyens, on les livre en pâture, y compris ceux qui ne sont pas politiquement encartés, n’ont jamais été candidats à une seule élection et ne le seront probablement jamais. Et qui s’intéressent juste à leur ville. Ville qu’il faut, je le signale, sacrément aimer pour continuer à l’habiter dans ces circonstances (j’en sais quelque chose).
C’est inquiétant à plus d’un titre.
Surtout que les commentaires que le maire tolère en dessous de sa tribune municipale reproduite sur facebook en disent d’ailleurs beaucoup sur ce qui choque le maire et ses supporters et sur ce qui ne les choque pas: « résidus de fausse couche », « abrutis », « qu’ils ferment leur gueule », et autres menaces de mort à peine masquées. Mais là pas de problème, c’est « 100% citoyen, 0% politique ». Le maire ne rappelle pas à l’ordre ses troupes. Ne condamne pas leurs propos insultants et outranciers. Ne s’excuse pas.
On marche sur la tête.
Et se poursuit tranquillement ce qui est un vrai déchainement de violence provoqué et toléré par le maire.
J’appelle cela de l’incitation à la haine.
Haine fréquente sur les réseaux sociaux mais particiluièrement choquante lorsqu’elle émane d’un élu de la nation, maire et Député Européen qui plus est, qui passe son temps à souffler sur les braises et à attiser la violence à l’égard de ses opposants. Et encore plus choquante quand elle s’en prend nommément à un habitant.
Il faut être bien fébrile pour se comporter ainsi.
La prochaine étape, c’est quoi?